“Aller semble être une bonne direction” : une exposition collective du 21 au 31 mai à l’espace Christiane Peugeot
La réouverture des espaces d’exposition nous enchante et l’exposition collective de trois artistes contemporains sera accueillie avec joie à l’espace Christiane Peugeot. Étienne Gayard, peintre, Aliocha Wallon, photographe, et Anatole Klingberg, sculpteur et lithographe, seront exposés ensemble du vendredi 21 mai au dimanche 30 mai.
C’est dans un bel espace de plus de 150 m2, que nous donnent rendez-vous ces trois artistes pour nous faire découvrir leurs univers se répondant par leurs démarches, mises en valeur par le curateur de l’exposition, Julien Rahmani.
Étienne Gayard, peinture urbaine.
C’est au fil de ses études aux Beaux-Arts que sa pratique a évolué. La peinture s’est imposée comme médium décisif de son travail. Étienne Gayard a toujours été attiré par les formes que procure le paysage urbain : son travail de peinture débute à partir d’aperçus de ces paysages prélevés par la photographie.
Processus de collecte d’informations, classement de celles-ci et mise en place d’un langage visuel. Les formes de mes compositions font pressentir qu’elles ne représentent que des fragments d’une plus grande entité ; un reflet, un détail d’architecture.
Et puis sans doute à partir de multiples influences, son travail, tout en gardant une résonance avec ces formes matérielles est de fait, devenu plus abstrait. C’est à partir de là que l’artiste essaye progressivement de déployer la peinture en installation picturale qui entre en dialogue étroit avec l’espace architectural.
Retrouvez ses créations sur @etiennegayard
Aliocha Wallon, photographie vivante.
“Tout ce que la lumière touche ne devient pas de l’or, ça se saurait.
Même si la question de l’esthétique est indissociable de ma pratique, j’ai tout de même un rapport très intime avec les images que j’essaye d’arracher à la réalité.
Elle et moi on s’entend bof, on se cherche, on a du mal à se trouver.
En la photographiant comme on se jouerait d’une fille nue pour en garder un souvenir palpable, je mets toutes les chances de mon côté d’éviter le relent amère que ramène le goût des souvenirs qui s’effacent.
Dans une commode au fond de ma chambre, il y a un classeur soigneusement rangé, dont le contenu est minutieusement archivé, trié, classé ; et un disque dur qui a subi le même sort. Sans eux, je n’aurais plus grand-chose de toutes ces années adulescentes comme observées derrière une vitre sans teint, et comme pour enfoncer le clou, me vient parfois l’envie de tout lâcher.”
Aliocha Wallon capture des instants qui nous entoure, des scènes de rues assombries, des détails bling le plus souvent en faisant des portraits lors des moments nocturnes. Ses images nous donnent envie de retrouver les instants de fête et d’imprévus heureux.
Son travail est visible sur son site Internet et Instagram.
Anatole Klingberg, sculptures-nature.
La pratique artistique d’Anatole Klingberg aborde la sculpture, l’impression, le dessin et l’installation sur le questionnement de la forme et la représentation du réel. Ses projets se penchent également sur l’existence et la disparition des éléments qui nous entourent, en les figeant et en les fossilisant dans le temps.
À la suite d’une conversation, lors d’un dîner à Louhans en Bourgogne, lieu en pleine nature, il a entendu Jean Lou Morey, père d’une amie, parler d’un figuier qu’il allait couper parce qu’il était en train de mourir et ne produisait que des figues non comestibles. Il s’est souvenu du figuier de son grand-père, premier arbre planté sur le terrain de la demeure familiale. Cette maison fut vendue ainsi que le figuier. Héritage perdu.
Il a alors décidé de se pencher sur ce figuier et de lui donner une fin de vie différente. Anatole Klingberg décide de le peindre en bleu pour en créer une installation éphémère. Le bleu lui parait être la couleur appropriée pour faire valoir cet arbre.
En peignant cet arbre, il l’a fossilisé dans le temps. Un temps en suspens.
Pour garder la trace de son existence, il a décidé de l’inscrire dans des céramiques et de le représenter à travers des lithographies. Les céramiques sont des empreintes de ce dernier dans des lingots de terre que l’artiste a décliné en plusieurs couleurs afin de faire ressortir les empreintes de ses branches et de ses figues. Le médium de la lithographie était une évidence car cette technique d’impression révèle l’image par son empreinte dans la pierre. Les lithographies ont été mises en œuvre à partir de photographies prisent lors de l’élaboration de l’installation.
Ce projet a aussi été élaboré lors des confinements passés.
Il a décidé de réaliser une installation d’une cinquantaine de pièces en bois peintes. Ces formes viennent d’un regard porté sur les ombres créées par des objets du quotidien produisant ainsi une sorte d’alphabet. Les figures abstraites et fugaces qui naissent par le jeu de la lumière se retranscrivent ainsi directement dans le bois.
Il s’est intéressé à la relation entre l’ombre qui est non palpable et le bois qui est une matière très concrète et malléable. Anatole Klingberg a alors conçu une installation dans l’espace de ces sculptures. L’artiste a plaqué directement au sol, au plafond ou au mur les pièces en bois. Il a voulu avoir la possibilité de pouvoir bouger les pièces comme on le désire sur le mur. Pour se faire, il a imaginé un système élaboré avec des aimants.
Il est alors possible de disposer et de renouveler l’œuvre continuellement par lui-même mais aussi par les spectateurs qui ont la possibilité de créer une nouvelle composition à chaque fois. Il y a ajouté de la lumière à l’aide des caisses aimantées lumineuses pour renouer avec cette idée initiale d’ombres.
Pour découvrir son univers, rdv sur son Instagram @anatole_klingberg
Curateur de l’exposition, Julien Rahmani.
Un vernissage public se tiendra le vendredi 21 mai à partir de 17h ainsi qu’un finissage, les artistes vous attendent impatiemment ! Une exposition à visiter dès que possible !
Article rédigé par Mona Dortindeguey
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